Lettre du DPCPublié le 29 octobre 2018

Note : Les opinions exprimées ici sont celles du Dr Jalali et ne représentent pas nécessairement celles de l’Association canadienne de protection médicale (ACPM).

 

Même si chaque médecin en est à différentes étapes de son utilisation des médias sociaux, presque tous les médecins finiront par entreprendre ce parcours. Les médias sociaux sont devenus tellement omniprésents qu’il est indéniable qu’il s’agit d’un moyen important de se tenir au courant des développements médicaux et de discuter avec des collègues.

Bien que les médias sociaux puissent être utiles en contribuant à des échanges d’information bénéfiques, il est important de prévoir des mesures de protection pour veiller à ce que les renseignements personnels sur la santé des patients soient protégés et demeurent confidentiels.

Lors d’un récent entretien avec l’Association canadienne de protection médicale (ACPM), le Dr Alireza (Ali) Jalali, professeur, chercheur et conseiller en médias sociaux, a décrit le processus auquel il a recours lorsqu’il utilise les médias sociaux pour son propre développement professionnel continu. Le Dr Ali Jalali est chef de la Division d’anatomie clinique et fonctionnelle au Département d’innovation en éducation médicale de l’Université d’Ottawa.

Q : Selon vous, certaines plateformes en ligne sont-elles plus efficaces que d’autres pour le développement professionnel continu?

R : J’utilise beaucoup Twitter, parce que les mots-clics permettent de suivre les sujets[i]. Que ce soit des gens ou des conférences qui m’intéressent, j’utilise beaucoup Twitter. L’autre plateforme qui me vient à l’esprit est Instagram. Ce que j’aime d’Instagram, c’est qu’il permet d’afficher ou de visionner de courtes vidéos.

 

Q : En tant qu’éducateur, quels outils ou ressources aimez-vous utiliser pour recueillir l’information dont vous avez besoin pour vous aider dans votre apprentissage continu?

R : Il existe tellement de sources d’information différentes qu’il faut éliminer les sources où les renseignements sont peu fiables. J’essaie de me fier davantage à l’auteur qu’à la plateforme. Je pense que c’est la meilleure façon d’assurer la fiabilité de l’information.

J’utilise souvent Google Scholar[ii]. Parfois aussi PubMed[iii]. J’utilise également UptoDate[iv] et Figure 1[v].

Q : Pourriez-vous nous parler un peu du mot-clic #FOAM ou #FOAMed?

R : #FOAMed, qui signifie Free Open Access Medical Education[vi], a été créé en 2012 pour promouvoir une collection d’outils de formation médicale accessible à n’importe qui, n’importe où, n’importe quand. Les dernières années ont été marquées par un changement d’orientation; désormais, le public et les patients participent davantage à la production du contenu des ressources pédagogiques médicales. Le mot-clic permet à tout le monde de créer des documents en libre accès et de les partager en ligne.

Q : Quels seraient les trois éléments importants à prendre en considération pour les médecins qui aimeraient parfaire leur DPC en utilisant les médias sociaux, mais qui sont néophytes dans ce domaine?

R : Ce que je suggère aux gens qui envisagent de devenir actifs sur les médias sociaux, c’est d’utiliser les « trois D ».

  • Définir : Il faut d’abord définir qui est l’apprenant. Ce pourrait être vous, des étudiants en médecine ou des médecins résidents. Il faut ensuite définir les buts et les objectifs. Ces réponses détermineront la plateforme de médias sociaux que vous utiliserez.
  • Développer : C’est ici que vous développez votre empreinte numérique* sur la plateforme que vous allez utiliser. Il peut s’agir de Twitter, de Facebook, de YouTube ou de votre propre balado.
  • Diffuser : Le dernier élément consiste à réseauter et à diffuser l’information. La façon de procéder dépendra de la plateforme choisie.

*Une « empreinte numérique » est généralement définie comme la présence en ligne d’une personne ou l’impression ou l’influence globale que celle-ci laisse de façon visible sur Internet, dans les médias sociaux et sur d’autres plateformes en ligne.

 

Utiliser les médias sociaux pour le développement professionnel continu exige du temps, des efforts et de l’énergie, mais cela peut être extrêmement gratifiant pour toutes les parties en cause. Le Guide des bonnes pratiques de l’ACPM contient de précieux conseils sur la façon de constituer sa présence numérique.

 

Le DAlireza Jalali est chef de la Division d’anatomie clinique et fonctionnelle au Département d’innovation en éducation médicale de l’Université d’Ottawa. Il détient un doctorat en médecine et un diplôme d’études spécialisées en médecine du sport de l’Université de Liège en Belgique. Depuis son arrivée à l’Université d’Ottawa en 2003, il a mis sur pied un programme actif de recherche portant sur les usages et l’utilité des innovations en éducation : baladodiffusion, YouTube, méthode d’apprentissage en équipe, médias sociaux et impressions 3D. Il est conseiller en réseaux sociaux auprès du Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada. 

 

Suggestions de lecture

Avis de non-responsabilité :

Les renseignements contenus dans cette publication sont présentés uniquement à des fins éducatives générales; ils ne constituent pas des conseils professionnels précis de nature juridique ou médicale ni une « norme de pratique » pour les professionnels de la santé canadiens. L’utilisation des ressources d’apprentissage de l’ACPM est assujettie à ce qui précède ainsi qu’à l’avis de non-responsabilité qui se trouve à www.cmpa-acpm.ca ; voir sur le site de l’ACPM les « Conditions d’utilisation » au bas de la page.

[i] Jalali, A., Sherbino, J., Frank, J. et coll., « Social media and medical education: Exploring the potential of Twitter as a learning tool », International Review of Psychiatry [en ligne], vol. 27, no2, avril 2015 [cité en juin 2018],  p. 140-146. Disponible sur : https://www.tandfonline.com/doi/full/10.3109/09540261.2015.1015502, doi: 10.3109/09540261.2015.1015502

[ii] Google Scholar est un moteur de recherche web en libre accès qui indexe le texte intégral ou les métadonnées de la documentation savante dans un éventail de formats de publication et de disciplines. L’index de Google Scholar contient la plupart des revues et ouvrages scientifiques à comité de relecture en ligne, des documents de conférences, des thèses et des dissertations, des prétirages, des résumés, des rapports techniques et d’autres documents savants, y compris des avis de tribunaux et des brevets.

[iii] PubMed est un moteur de recherche gratuit qui donne accès principalement à la base de données MEDLINE contenant des références et des résumés d’articles sur les sciences de la vie et le domaine biomédical.

[iv] UpToDate est un système logiciel sur les ressources médicales aux points de service. Le système UpToDate est présenté comme une ressource clinique fondée sur les données probantes. Il comprend une collection d’information clinique et de renseignements sur les patients, donne accès à des monographies de médicaments fournies par LEXI-COMP Online, à des renseignements sur les interactions entre les médicaments, entre les médicaments et les plantes médicinales et entre les herbes médicinales, ainsi qu’à un certain nombre de calculateurs médicaux. UpToDate est rédigé par plus de 5 700 médecins auteurs, réviseurs et pairs examinateurs.

[v] Figure 1 permet aux professionnels de la santé du monde entier de voir, partager et discuter de cas cliniques. Cette application est utilisée par une communauté internationale regroupant des millions de professionnels de la santé.

[vi] La communauté FOAMed résulte de la collection de ressources pédagogiques médicales en libre accès, interactives et en constante évolution qui sont distribuées sur le web. Les ressources FOAM sont indépendantes des plateformes ou des médias – elles comprennent les blogues, les baladodiffusions, les tweets, Google Hangouts, les vidéos en ligne, les documents textes, les photographies, les groupes Facebook, etc. #FOAMed est le mot-clic Twitter associé à la communauté.

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