Non classifié(e)Publié le 2 décembre 2019

Vers où se dirige le DPC des médecins au Canada ? Sur quelles caractéristiques du DPC souhaitons-nous insister lors de l’élaboration et de l’accréditation des programmes ? Comment pouvons-nous renforcer les liens entre les fournisseurs de DPC et les autres intervenants pour que tous les éléments du « système » de DPC puissent travailler ensemble à l’amélioration des soins de santé ?

Voici les questions qui ont inspiré le rapport L’avenir de l’éducation médicale au Canada – DPC, publié en février dernier et maintenant disponible à l’adresse suivante : https://www.fmec-cpd.ca/fr/. Financé par sept organisations médicales nationales, ce rapport est le fruit du travail de centaines de personnes qui ont collaboré lors de nombreux sommets et au sein de groupes de travail. Il présente trois principes fondamentaux et onze recommandations pour le DPC au Canada. Pour ceux d’entre nous qui sont « au fait » du DPC, le rapport contient des concepts plutôt familiers. Mais pour le grand nombre de personnes qui ne voient dans le DPC qu’un rassemblement un peu dépassé et inefficace de médecins dans de grandes salles, le rapport présente une vision moderne et probante de la force du nouveau système de DPC pour amener des changements tant dans les activités d’apprentissage que dans la pratique.

Les trois principes fondamentaux du nouveau système de DPC endossé par le rapport sont les suivants :
Responsabilité sociale : Un DPC qui répond aux besoins des patients et de notre collectivité
Preuves scientifiques et données fondées sur la pratique : Un DPC qui prend les données probantes au sérieux et qui tient compte des données que nous détenons sur notre pratique
Amélioration de la pratique et santé des patients : Un DPC qui fait en sorte que les nouvelles connaissances se traduisent par un changement dans la pratique

Les onze recommandations couvrent une variété de sujets et touchent bon nombre d’innovations que nous observons en DPC, en plus de celles décrites ci-dessus : l’accent sur la portée de la pratique comme moteur des choix de DPC, l’apprentissage en équipe, l’apprentissage à vie en tant que compétence, une meilleure formation pour les dirigeants et les fournisseurs du DPC, de nouvelles sources de financement pour des activités de DPC à fort impact, une approche axée sur le développement de compétences, un soutien du modèle d’amélioration de la pratique des médecins pour favoriser l’amélioration continue de la qualité, une meilleure utilisation des données en DPC pour soutenir les descriptions et la recherche, et un soutien aux conseils provinciaux/régionaux de DPC.

Ce dernier élément attire peut-être votre attention. Le Conseil est le plus ancien et sans doute le plus influent conseil provincial sur le DPC au pays. Des groupes semblables existent aussi en Ontario, en Colombie-Britannique et un nouveau conseil est créé en Alberta. Malgré les défis inhérents à ces groupes multi-intervenants, le Conseil et ses membres ont beaucoup à donner aux autres régions du Canada sur les meilleures façons d’assurer leur succès. Le Canada est un vaste pays où les soins de santé et l’éducation relèvent fondamentalement de nos provinces et territoires. Nous avons besoin d’un plus grand nombre de tables de concertation provinciales où il est possible de discuter du DPC, de le coordonner et de le mettre à profit pour améliorer la santé dans ces contextes uniques.

Quelle est la prochaine étape ? Cela dépend de la façon dont chacun d’entre nous et nos organisations respectives répondront aux recommandations du rapport de l’AEMC-DPC. Cela dépend aussi de notre capacité à cerner les initiatives et les idées que nous voulons promouvoir pour faire avancer notre mission. Afin d’assurer une certaine coordination de ces efforts, nous mettons sur pied une « Coalition pour l’apprentissage des médecins et l’amélioration de la pratique » afin de réunir les personnes intéressées par une structure informelle. Un projet de « plan d’action » a été élaboré avec quelques idées préliminaires pour nos prochaines étapes. En voici trois :

• Créer une communauté virtuelle collaborative de DPC pour les adeptes du DPC dans le cadre du programme « Communautés d’intérêts » de l’Association médicale canadienne.
• Élargir la conférence nationale sur l’agrément pour en faire la principale conférence pancanadienne pour les dirigeants du DPC.
• Mettre en place un nouveau cadre de certification pour les dirigeants et les fournisseurs du DPC reconnu à l’échelle nationale pour favoriser le développement professionnel (un second souffle pour le vade-mecum, peut-être ?).
• Tirer parti de l’expérience des conseils de DPC existants pour les aider à apprendre les uns des autres et pour encourager la mise en place de conseils là où il n’y en a pas encore.

Depuis la création du Conseil en 1975, et grâce au leadership de longue date d’André Jacques, le Québec a été à l’avant-garde du DPC au Canada. Le Conseil a appuyé et éduqué les dirigeants du DPC, s’est attaqué aux défis éthiques dans ce domaine et a créé une communauté où les dirigeants du DPC ont établi des relations, se sont mis au défi et ont apporté une certaine coordination à un système très hétérogène. J’espère que vous pourrez tous jouer un rôle dans l’avancement du DPC d’un océan à l’autre alors que nous cherchons des moyens de renforcer notre communauté nationale de DPC et de nous assurer que le DPC est considéré comme un moteur essentiel de la qualité des soins de santé.

 

Jeff Sisler
Directeur général, Développement professionnel et soutien à la pratique, CMFC
Coprésident, AEMC-DPC

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