Non classifié(e)Publié le 22 juin 2023

La méthode des incidents critiques comme boîte à outils innovante pour une évaluation complète des besoins en développement professionnel continu

Équipe de projet : Francesca Luconi (PhD); Mylène Arsenault (MDCM, CFPC, FCMF); Catherine Jarvis (M.D., C.C.F.P.) ; Leonard Levin (MD, PhD, FRCSC) ; Gareth Mercer (MD, PhD) ; Béatrice Lauzon (PhD) ; et Leonora Lalla (MDCM CCFP FCFP).

But de l’étude

En 2017 notre bureau de DPC a adopté une approche innovante servant à identifier les besoins non perçus des médecins. Cette approche vise à susciter une réflexion sur les cas difficiles rencontrés en milieu de travail à l’aide de la méthode des incidents critiques (MIC).

La MIC a été fréquemment utilisée ailleurs, mais demeure une approche sous-utilisée en DPC. Nous avons appliqué la MIC à l’étude des facteurs contextuels liés aux cas difficiles pour la pratique des médecins en télémédecine (PMT). La PMT fut sélectionnée, car son utilisation implique plusieurs défis compliqués par l’adoption rapide de la PMT durant la pandémie.

Objectifs

1. Déterminer les besoins perçus/non perçus des médecins affiliés avec une université en relation à la PMT
2. Utiliser la MIC pour susciter la réflexion des médecins sur des cas cliniques difficiles dans le cadre de la PMT
3. Valider l’utilisation de la MIC en triangulant ses résultats avec des sources pertinentes

Méthodologie

Besoins non perçus : mesurés à l’aide de 45 cas médico-légaux impliquant la PMT (2015-2019) et des cas difficiles rapportés avec la MIC.

Besoins perçus : appels de conseil reçus par l’ACPM portant sur la PMT et un sondage en ligne effectué par le bureau du DPC (SeL).

Statistiques descriptives, analyse thématique déductive et triangulation des sources.

Résultats

250 médecins (53 % médecins de famille/omnipraticiens) ont complété le SeL. Les participants représentaient une gamme d’années de pratique. 44 % travaillaient dans un hôpital d’enseignement et 81 % en milieu urbain.

Soixante participants (SeL, 47 % des réponses à la question) ont rapporté des cas difficiles portant sur la PMT (2020). Ces cas étaient plus fréquents lors de rencontres avec de nouveaux patients vs patients connus (25 vs 20 % des participants) et durant des visites pour des soins urgents vs de routine (15 % vs 9 %). Les raisons les plus fréquentes de ces consultations incluaient les problèmes musculosquelettiques (10 %). La conséquence la plus fréquente était le diagnostic retardé (N=68 ou 27 % des participants), influencée par une évaluation clinique limitée (65 % des diagnostics retardés), par la prise de décision clinique limitée liée au choix d’utiliser la technologie pour gérer l’épisode de soins (50 %) et par l’utilisation limitée d’investigations (46 %).

Les facteurs fréquemment rapportés comme étant associés aux cas difficiles (triangulation) incluaient les lacunes des prestataires portant sur le choix de la technologie pour les soins cliniques, les difficultés de communication (patient(s), autre(s) médecin(s)), la tenue de dossier(s) déficiente et les politiques de bureau inadéquates.

Discussion
Cette évaluation des besoins a démontré la faisabilité de la MIC pour obtenir des données sur les besoins non perçus des médecins en PMT, en triangulant ses résultats avec d’autres sources. À l’aide d’une approche systémique au DPC, la MIC est une méthode simple et compréhensive servant à obtenir des données sur les facteurs contextuels, pouvant s’adapter à une variété de contextes.

Nos résultats reflètent la littérature en suggérant que la PMT peut entraîner des conséquences positives ou négatives. Des défis non résolus associés à la PMT ont été rapportés avant et durant la pandémie.

Cliquer ici pour consulter la version en langue anglaise.

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